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Le Labyrinthe - souffle des temps.. Tamisier..

Souffle et épée des temps ; archange ; prophéte : samouraï en empereur : récit en genre et en nombre de soldats divin face à face avec leur histoire gagnant des points de vie ou visite dans des lieux saint par et avec l'art ... soit l'emblème nouvau de jésuraléme.

Inconscient et responsabilité - 1

Le cours précédent nous permet d’aboutir à une conclusion à la fois gênante et capitale : il va falloir accepter le sentiment d’incertitude qui paraissait si choquant lorsque nous avons douté du monde, parce que la lucidité, est un état atypique de la conscience, laquelle n’est qu’exceptionnellement claire et limpide. Dans une telle perspective, il n’est plus étonnant que nos perceptions soient peu fiables : la conscience sélectionne parmi les perceptions un certain nombre d’entre elles, qu’elle admet comme « utiles » ou « importantes », et rejette les autres. Comment ce « choix » s’opère-t-il ?

(Ci-contre, toile de Salvador Dali.)
 

I. Elaboration du concept d’inconscient


1) Les petites perceptions ne sont pas indifférentes

Première possibilité : les petites perceptions sont tout simplement trop petites pour franchir le seuil de sensibilité de la conscience. Ces trucs n’existent tout simplement pas pour nous ; mais Leibniz prouve le contraire : nous percevons les petites perceptions même si nous n’en sommes pas conscients, puisque nous pouvons, si l’on nous les indique, en prendre conscience.

D'ailleurs, il y a mille marques qui font juger qu'il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c'est-à-dire des changements dans l'âme même dont nous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites et en trop grand nombre, ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant à part, mais jointes à d'autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir au moins confusément dans l'assemblage. c'est ainsi que l'accoutumance fait que nous ne prenons pas garde au mouvement d'un moulin ou à une chute d'eau, quand nous avons habité tout auprès depuis quelque temps. Ce n'est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dans l'âme qui y répondre, [car] si quelqu'un nous en avertit incontinent après et nous fait remarquer par exemple quelque bruit qu'on vient d'entendre, nous nous en souvenons et nous nous apercevons d'en avoir eu tantôt quelque sentiment. Ainsi c'étaient des perceptions dont nous ne nous étions pas aperçus incontinent, l'aperception ne venant dans ce cas que de l'avertissement après quelque intervalle, tout petit qu'il soit. Et pour juger encore mieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j'ai coutume de me servir du mugissement ou du bruit de la mer dont on est frappé quand on est au rivage. pour entendre ce bruit comme l'on fait, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-à-dire les bruits de chaque vague, quoi que chacun de ces petits bruits ne se fait connaître que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, c'est-à-dire dans ce mugissement même, et ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait était seule.
Leibniz, Nouveaux Essais sur l'entendement humain, Préface

D’ailleurs, l'instinct de survie commande que nous restions sensibles à ce qui se passe à la périphérie de notre champ de vision, mais de fait, nous n'y prêtons pas beaucoup d'attention.

Une question mérite tout de même d'être soulevée : comment des perceptions peuvent-elles passer inaperçues ? Où vont-elles ? Se rendent-elles dans la mémoire et, si oui, comment pouvons-nous porter en nous des souvenirs dont nous ne connaissons même pas l'existence ? Tout cela n'est-il pas franchement bizarre ?

Suite du cours : les petites perceptions sont stockées dans une zone inaccessible de la mémoire.
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