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Le Labyrinthe - souffle des temps.. Tamisier..

Souffle et épée des temps ; archange ; prophéte : samouraï en empereur : récit en genre et en nombre de soldats divin face à face avec leur histoire gagnant des points de vie ou visite dans des lieux saint par et avec l'art ... soit l'emblème nouvau de jésuraléme.

Cours intégral sur l'Apologie de Socrate, de Platon (III)



Cours n°3
Pourquoi les Athéniens détestent Socrate





Il est évidemment impossible à Socrate de démontrer qu'il ne professe aucune doctrine. D'une manière générale, il n'est pas possible d'apporter de preuves négatives, et en droit français contemporain, il appartiendrait à l'accusation de prouver que Socrate dispense bel et bien un enseignement ; cependant, un problème se pose dans la mesure où Socrate a de lui-même élargi la cause. L'acte d'accusation ne porte pas directement sur cette question, et c'est Socrate qui l'intègre dans sa plaidoirie. Aussi se trouve-t-il en quelque sorte obligé d'expliquer qu'il n'enseigne aucune doctrine, mais aussi de justifier pourquoi de si nombreuses personnes à Athènes lui en veulent au point de le calomnier et de le tenir pour criminel.

Quelle a été la conduite de Socrate pour qu'on l'inculpe de la sorte ?


I. L'oracle sur Socrate et comment Socrate l'analyse

Socrate raconte (21a) qu'un de ses amis, Chéréphon, lors d'un voyage à Delphes, consulte l'oracle (la Pythie, ci-contre) sur la question suivante : existe-t-il au monde un homme plus sage que Socrate ? Ce à quoi la Pythie répond par la négative.

L'épisode, dûment rapporté à Socrate par Chéréphon, plonge l'accusé dans la plus profonde perplexité car lui estime n'avoir en lui "aucune sagesse, petite ni grande" ; du reste, le dieu ne peut avoir menti (un dieu ne ment pas : 21b).

Désemparé, Socrate se rend chez un important Athénien qui passait pour sage, afin de montrer que ce personnage était plus sage que lui et ainsi confondre l'oracle erroné. Quelle ne fut pas la surprise de Socrate de constater que, par ses questions, il embarassait considérablement le "sage" en question ! Celui-ci, homme politique de renom, ne savait en fait rien du tout. La lecture de certains dialogues platoniciens comme le Lachès peut donner une idée assez exacte de la situation : tout comme ce grand général échoue à définir le courage (alors qu'on pourrait de prime abord le croire fort bien placé pour le définir), l'homme politique athénien que Socrate interrogea d'abord dut se trouver en grande difficulté pour expliquer le "bon gouvernement" ou le "meilleur régime".

Pour mieux le comprendre, imaginons une scène similaire à notre époque : que se passerait-il si un simple citoyen, jusque-là parfait inconnu, s'employait à interroger Nicolas Sarkozy et finissait par lui faire avouer qu'il ignore ce que signifie la "sécurité" ? Nicolas Sarkozy n'en prendrait-il pas ombrage, et ce d'autant plus que ce simple citoyen l'aurait ainsi embarassé devant ses amis proches, ses admirateurs, voire la France entière (lors d'un débat télévisé, par exemple) ?

Sans surprise, la réaction de l'homme politique athénien fut exactement celle-là : "
[cette conduite] me rendit odieux à cet homme et à tous ses amis, qui assistaient à notre conversation" admet Socrate (21c-d). Pourtant, la conclusion s'impose : "Quand je l'eus quitté," poursuit Socrate, "je raisonnai ainsi en moi-même : Je suis plus sage que cet homme. Il peut bien se faire que ni lui ni moi ne sachions rien de fort merveilleux ; mais il y a cette différence que lui , il croit savoir, quoiqu'il ne sache rien ; et que moi, si je me sais rien, je ne crois pas non plus savoir. Il me semble donc qu'en cela du moins je suis un peu plus sage, que je ne crois pas savoir ce que je ne sais point."

Si la sagesse consiste d'abord à reconnaître son ignorance et à ne pas s'illusionner, autrement dit à percevoir ses propres défauts en toute lucidité, alors Socrate est effectivement plus sage que l'homme politique infatué et perdu dans ses illusions de grandeur. "Connais-toi toi-même" (en grec : Gnôthi seauton), devise inscrite au fronton du temple de Delphes, deviendra ainsi la maxime de Socrate.

Cependant, le problème de Socrate reste entier : il a dégonflé, peut-être, une baudruche, mais cela ne permet pas pour autant de conclure qu'il est en effet l'homme le plus sage du monde. Aussi, sans se décourager, se rend-il chez un autre homme politique illustre, qui également passait pour fort sage, et le traite de la même manière avant de parvenir à la même conclusion.

Poursuivant sa tâche, il interroge tour à tour les Athéniens les plus prestigieux et opère toujours le même constat désolant : ceux qui prétendent savoir quelque chose ne savent rien. Ce processus par lequel Socrate interroge les prétendus érudits pour les mettre face à leurs contradictions et leur faire avouer, en définitive, leur ignorance, devient bientôt une véritable méthode d'examen connue sous le nom de "ironie socratique".

Après avoir ainsi examiné les hommes politiques, Socrate interroge les poètes qui, eux, disent des choses admirables, mais seulement lorsqu'ils sont "inspirés", c'est-à-dire en quelque sorte hors de leur bon sens. Ces poètes, d'ailleurs, explique Socrate, s'avèrent incapables d'expliquer comment ils composent et écrivent de si belles choses (22b-c).

Descendant encore dans l'échelle sociale, Socrate examine ensuite les artisans (22d-e ; Victor Cousin traduit "artistes" mais le texte désigne bien les gens qui exercent un métier manuel) : eux, reconnaît-il, savent des choses que Socrate ignorait ; mais ils succombent au même vice que les politiques et les poètes : dans leur orgueil, ils s'imaginent savoir mieux que personne comment gouverner les humains. (Certaines choses ne changent pas, remarquons-le : il suffit d'entrer dans un café pour entendre le premier venu dire : "Moi, si j'étais le gouvernement...")


II. La  vie de Socrate entendue comme mission divine

Tous les Athéniens y passent ; et comment s'étonner qu'une attitude en apparence aussi arrogante, aussi dérangeante, aussi subversive, attire à Socrate de nombreux ennemis ? Socrate n'est pourtant pas aveugle : il s'est bien aperçu du danger qu'il courait à poursuivre dans cette voie :
"je sentais bien quelles haines j'assemblais sur moi; j'en étais affligé, effrayé même" explique-t-il (21e).

Telle serait donc la cause des calomnies anciennes, des accusations nouvelles et de la condamnation finale : à se mettre à dos tous les Athéniens, à montrer la vacuité de leur savoir, à s'y employer devant des jeunes gens que cette impertinence divertit beaucoup (et qu'ils s'empressent d'imiter, 23c), Socrate a fini par passer aux yeux des Athéniens pour un corrupteur de la jeunesse qui subvertit l'ordre établi, et notamment le respect dû aux aînés.

Pourtant, argumentera-t-on, rien n'obligeait Socrate à persister dans cette conduite ? Pourquoi, alors qu'il voyait bien tous les inconvénients qui découlaient de ces entretiens ironiques, Socrate a-t-il continué ? Parce que, répond-il de manière catégorique, en tant qu'outil du Dieu (23b), il lui était impossible de se soustraire à cette mission ni d'y mettre un terme (21e). Aussi Socrate affirme-t-il bien haut qu'il poursuivra dans la même conduite, quoi qu'il advienne (cette résolution est répétée à trois reprises : 29d, 30a, 38a), et même sous peine de mort (29a).

Socrate va jusqu'à dire, dans une profession de foi formelle et particulièrement résolue, que, même si on lui laissait la vie sauve en échange de son silence, il refuserait le marché avec hauteur et continuerait à philosopher (29c-30a).


III. Valeur de cette narration dans le cadre général de la défense

Reprenons l'ensemble du propos. Vu l'acte d'accusation et les réponses apportées par Socrate, on ne comprend guère pourquoi ce vieillard est cité à comparaître - et encore moins pourquoi il est condamné. Ces accusations "officielles" apparaissent fantoches : la vraie raison de sa comparution et de sa condamnation, c'est la haine des Athéniens pour lui. Pour l'expliquer, Socrate attire notre attention sur les calomnies dont il est victime depuis longtemps et qui tiennent tout entières à la manière dont il s'est conduit avec les Athéniens - ce qui peut paraître vraisemblable : nul n'apprécie d'être pris en flagrant délit d'ignorance et de pédanterie. Par ailleurs, s'il a tenu cette conduite, c'est en raison, dit-il, d'un oracle divin qu'il vérifie quotidiennement.

Dans un sens, cette défense paraît très convaincante. Elle explique pourquoi Socrate est aujourd'hui traîné en justice pour corruption de la jeunesse et impiété. Par ailleurs, elle répond directement aux deux accusations dressées contre Socrate : en ridiculisant les faux érudits et les faux sages, Socrate, loin de corrompre la jeunesse, lui donne au contraire le meilleur exemple ; parce que toute son affaire consiste à détruire le faux savoir (sans le remplacer par quoi que ce soit d'autre), il n'enseigne aucune doctrine "sur ce qui se passe dans le ciel et sous la terre", ni sur les dieux ; et parce qu'il obéit à la mission qu'Apollon lui a assignée, on ne peut plus le suspecter d'athéisme ni d'hérésie.

Malheureusement, cette défense pose au moins autant de problèmes qu'elle en résout. Primo, elle repose tout entière sur cet oracle à propos de Socrate. Evidemment, le sceptique est en droit de douter de la véracité de cette histoire "surnaturelle", même si Socrate prétend que le frère de Chéréphon est prêt à témoigner (21a-b). Par ailleurs, même en admettant le caractère historique de cette histoire, l'analyse que Socrate fait de cet oracle ("le dieu m'envoie en mission pour éprouver la sagesse de tous les hommes") apparaît très éloignée de l'oracle
rendu par la Pythie ("nul homme n'est plus sage que Socrate"). Le moins qu'on puisse dire, c'est que Socrate interprète très librement !

Secundo, cette défense peut paraître maladroite à double titre. D'une part, lorsque Socrate se lance à la recherche d'un homme plus sage que lui, c'est, de son propre aveu, pour "confondre l'oracle" (21c), c'est-à-dire pour montrer qu'il s'est trompé - or une telle mise à l'épreuve du dieu ne paraît pas compatible avec la piété ! D'autre part, si effectivement Socrate a continué ses entretiens malgré le nombre croissant de ses ennemis, dont il s'apercevait, alors il a bel et bien agi contre son propre intérêt en toute connaissance de cause (il l'admet d'ailleurs 23b-c) ; or, dans le contre-interrogatoire de Mélétos, Socrate se disculpe de l'accusation de corruption de la jeunesse en s'appuyant beaucoup sur l'idée, toute contraire, selon laquelle nul n'agit jamais contre son propre intérêt. Ces contradictions paraissent des plus troublantes.

Tertio, si en effet Socrate ne sait rien (ou plutôt, si tout ce qu'il sait tient dans cette reconnaissance de sa propre ignorance), alors on ne comprend pas du tout pourquoi Chéréphon a demandé à la Pythie s'il existait un seul homme au monde plus sage que Socrate. Si en effet Socrate était, à l'origine, un simple citoyen ordinaire, pourquoi donc avoir posé cette question ?

Socrate sait-il, oui ou non, quelque chose ? Si oui, alors il ment de bout en bout ; mais comme cette défense peut, de prime abord, paraître cohérente, alors il s'agit, bel et bien, d'un redoutable discoureur. Le fait même qu'il s'en défende prouve la duplicité de Socrate ; et les maladresses dans la défense peuvent s'analyser comme des raffinements particulièrement ingénieux.

Qui donc est Socrate ? Est-il hypocrite ou sincère ? S'il ment depuis le début, doit-on croire que les juges d'Athènes ont raison de le condamner ? Avant de répondre à ces questions, une relecture intégrale du texte paraît nécessaire.

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A
Je n'ai encore suivi un cours pareil.féliciation mais je trouve que socrate ne ment pas de savoir qu'il ne sait rien.
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A
Merci pr ce cour et pr ts autre chose que vous faites pour nous aider puis que ce ma été tellement bénéfique
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R
Cicéron a dit de Socrate qu’il était « le père de la philosophie ». Si Socrate peut bien mériter ce titre, ce n’est pas parce qu’il aurait proposé une doctrine, un ensemble de dogmes à partir desquels la connaissance philosophique pourrait s’édifier en système, mais parce qu’il a fait naître l’idée de philosophie, conçue comme un discours rationnel inséparable d’un certain mode de vie, et comme un certain mode de vie inséparable d’un discours rationnel. Ce que montre la figure de Socrate, c’est que la philosophie est à la fois une réflexion conceptuelle et une manière de vivre, que faire de la philosophie consiste essentiellement à désirer orienter sa vie selon la justice et la vérité.
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F
merci pour ce court intégrale ki ma éclaircie sur certains pt de cette oeuvre......dotan plus kil est accompagné d'exemple actuels...
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