Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Labyrinthe - souffle des temps.. Tamisier..

Souffle et épée des temps ; archange ; prophéte : samouraï en empereur : récit en genre et en nombre de soldats divin face à face avec leur histoire gagnant des points de vie ou visite dans des lieux saint par et avec l'art ... soit l'emblème nouvau de jésuraléme.

Justice, société, Etat - 13

2) La vertu de justice

Pour l’instant, examiné la justice comme propriété du système politico-économique ; mais n’a-t-on pas oublié une dimension plus modeste, plus intérieure ?

Parce qu’on peut faire le mal en toute connaissance de cause, il n’est pas vrai, explique Aristote, qu’il existe une science du Bien. Platon se trompe, Machiavel se trompe. Le Bien ne peut faire l’objet d’une science exacte, rationnelle et rigoureuse : c’est une affaire d’approximation correcte, de nuance adéquate, bref, de bon jugement. Au cœur du cours depuis le début : avec Hume en arts, avec Nietzsche en science, avec Socrate en politique. L’esprit de finesse plutôt que l’esprit géométrique.

Que pense Aristote de la justice ? Ethique à Nicomaque, V.

D’abord, une vertu (résultat convenable de bonnes dispositions et de bonnes habitudes)

Extrait 1 : éviter l’excès et le défaut
J’entends ici la vertu morale, car c’est elle qui a rapport à des affections et à des actions, matières en lesquelles il y a excès, défaut et moyen. Ainsi, dans la crainte, l’audace, l’appétit, la colère, la pitié, et en général dans tout sentiment de plaisir et de peine, on rencontre du trop et du trop peu, lesquels ne sont bons ni l’un ni l’autre ; au contraire, ressentir ces émotions au moment opportun, dans les cas et à l’égard des personnes qui conviennent, pour les raisons et de la façon qu’il faut, c’est à la fois moyen et excellence, caractère qui appartient précisément à la vertu.
(1106b, l. 15-25)

donc une arêté comme toutes les autres, c’est-à-dire une médiété qui est aussi un sommet d’excellence.



Extrait 2 : définition de « arêté » (« excellence », traduit par « vertu »)
Ainsi donc, la vertu est une disposition à agir d’une façon délibérée, consistant en une médiété relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l’homme prudent. Mais c’est une médiété entre deux vices, l’un par excès et l’autre par défaut […] tandis que la vertu, elle, découvre et choisit la position moyenne. C’est pourquoi [par nature] la vertu est une médiété, tandis que dans l’ordre de l’excellence et du parfait, c’est un sommet.
(1107a, l. 1-6)


Difficile de voir la vertu :

Extrait 3 : difficulté du bon jugement
[Les] états extrêmes sont contraires à la fois à l’état intermédiaire et l’un à l’autre, et l’état intermédiaire aux états extrêmes […]. En effet, l’homme courageux, par rapport au lâche, apparaît téméraire, et par rapport au téméraire, lâche ; pareillement, l’homme modéré par rapport à l’insensible est déréglé, et par rapport au déréglé, insensible ; et l’homme libéral par rapport au parcimonieux est un prodigue, et par rapport au prodigue, parcimonieux. De là vient que ceux qui sont aux extrêmes poussent respectivement celui qui occupe le milieu vers l’autre extrême : le lâche appelle le brave un téméraire, et le téméraire l’appelle un lâche [...].
(1108 b, l. 14-25)


seul le bon jugement, la vertu de justice, permet de bien voir arêté. Aussi la justice est-elle la somme de toute vertu.


Extrait 4 : la justice, somme de toute vertu
Cette forme de justice, alors, est une vertu complète, non pas cependant au sens absolu, mais dans nos rapports avec autrui. Et c’est pourquoi souvent on considère la justice comme la plus parfaite des vertus, et ni l’étoile du soir, ni l’étoile du matin ne sont ainsi admirables. Nous avons encore l’expression proverbiale : Dans la justice est la somme de toute vertu. Et elle est une vertu complète au plus haut point parce qu’elle est l’usage de la vertu complète, et elle est complète parce que l’homme en possession de cette vertu est capable d’en user aussi à l’égard des autres et non seulement pour lui-même : si, en effet, beaucoup de gens sont capables de pratiquer la vertu dans leurs affaires personnelles, dans celles qui, au contraire, intéressent les autres, ils en demeurent incapables.
(1129b, l. 27-35)
 
De plus, elle tient le juste milieu entre les vertus dianoétiques et les vertus éthiques, entre vertus de l’intellect et vertus du caractère. Le bon jugement n’est pas seulement une affaire d’intelligence, c’est aussi une affaire de sensibilité. Elle donne ainsi une unité à l’âme humaine : elle permet de relier l’intellect et le désir, le cerveau et le cœur.


Extrait 5 : l’amitié avec soi-même
Or chacune de ces caractéristiques […] se rencontre aussi dans la relations de l’homme de bien avec lui-même […]. En effet, les opinions sont chez lui en complet accord entre elles, et il aspire aux mêmes choses avec son âme toute entière […]. Il souhaite encore que lui-même vive et soit conservé, et spécialement cette partie par laquelle il pense. L’existence est, en effet, un bien pour l’homme vertueux, et chaque homme souhaite à soi-même ce qui est bon […]. En outre, l’homme vertueux souhaite de passer sa vie avec lui-même : il est tout aise de le faire, car les souvenirs que lui laissent ses actions passées ont pour lui du charme, et en ce qui concerne les actes à venir, ses espérances sont celles d’un homme de bien et en cette qualité lui sont également agréables. Sa pensée enfin abonde en sujets de contemplation.
1166a, l. 9-26


La justice crée de la concorde, de l’unité. Aristote d’accord avec Platon.


Suite du cours : la philia.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article