Un sujet posé par Fatihi, qui nous appelle à l'aide, chers amis de la communauté philosophique.
Pour éviter qu'on ne perde trop de temps, je rappelle :
1) que la vengeance consiste à "se faire justice soi-même", c'est-à-dire à se dédommager (souvent avec violence) en punissant une personne qui nous a fait offense. L'idée est quand même qu'on ne passe pas, lors d'une vengeance, par les voies légales (tribunaux etc.), soit qu'ils n'existent pas, soit qu'on les juge incompétents, laxistes, stupides... etc.
2) que "la justice" désigne d'abord le "ministère de la justice", c'est-à-dire justement les tribunaux, les juges, les greffiers... et on voit tout de suite où ça pose problème. Qu'elle désigne ensuite le droit "positif" en tant qu'ensemble de règles légales applicables dans un pays donné à un moment donné (pas seulement le droit pénal, mais aussi le code de la route, le droit de la famille, le droit des contrats, le droit administratif, le droit de la nationalité...). Ces règles décident les droits et les obligations de chaque citoyen. Dans une troisième acception, la "justice" désigne le critère par lequel, muni des lois d'un côté et des faits de l'espèce de l'autre, le juge rend sa décision. Dans ce sens, la justice dépasse les seules questions juridiques et touche à l'ensemble des problèmes moraux, voire esthétiques (on peut "juger" la valeur d'une oeuvre d'art par rapport aux autres). Enfin, la "justice" peut désigner cette vertu particulière qui fait que quelqu'un juge "bien" (proche de l'équité et de l'impartialité).
3) que d'ordinaire on distingue la justice "commutative" (à chacun la même chose) de la justice "distributive" (à chacun selon ses besoins). Quand il s'agit de partager un gâteau, on peut couper en parts régulière et en donner une à chaque convive. On peut aussi décider de découper le gâteau en fonction de l'appétit, des besoins nutritionnels et de la gourmandise de chaque personne autour de la table.
Bonne prise de tête ! C'est parti !