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Le Labyrinthe - souffle des temps.. Tamisier..

Souffle et épée des temps ; archange ; prophéte : samouraï en empereur : récit en genre et en nombre de soldats divin face à face avec leur histoire gagnant des points de vie ou visite dans des lieux saint par et avec l'art ... soit l'emblème nouvau de jésuraléme.

Inconscient et responsabilité - 8


2) On peut commettre le mal en toute connaissance de cause

Robert Black, accusé d'avoir assassiné puis violé plusieurs enfants, se défendit lors de son procès en 1992 en affirmant à peu près : « Je sais qu'avoir des relations sexuelles avec les enfants leur fait du mal. J'en suis bien conscient ; mais je les désire, comme d'autres désirent leurs femmes. Alors vous voyez, comme je ne veux pas leur faire de mal, je suis bien obligé de les tuer avant. »

Sans doute, cet argument reste moralement révoltant, puisque le criminel (qui a été condamné à la prison à vie) fait passer l'assouvissement de ses « désirs » (qu'il reconnaît mauvais) avant toute autre considération. Pourtant, d'un point de vue strictement logique, il se défend. On peut faire le mal de manière rationnelle, logique, « froide ».

La fin étant ainsi objet de souhait, et les moyens pour atteindre la fin, objets de délibération et de choix, les actions concernant ces moyens seront faites par choix et seront volontaires ; or l’activité vertueuse a rapport aux moyens ; par conséquent, la vertu dépend aussi de nous. Mais il en est également ainsi pour le vice. En effet, là où il dépend de nous d’agir, il dépend de nous aussi de ne pas agir, et là où il dépend de nous de dire non, il dépend aussi de nous de dire oui ; par conséquent, si agir, quand l’action est bonne, dépend de nous, ne pas agir, quand l’action est honteuse, dépend aussi de nous, et si ne pas agir, quand l’abstention est bonne, dépend de nous, agir, quand l’action est honteuse, dépendra aussi de nous. Mais s’il dépend de nous d’accomplir les actions bonnes et les actions honteuses, et pareillement encore de ne pas les accomplir, et si c’est là essentiellement, disions-nous, être bons ou mauvais, il en résulte qu’il est également en notre pouvoir d’être intrinsèquement vertueux ou vicieux.
La maxime suivant laquelle
Nul n’est volontairement pervers, ni malgré soi bienheureux
est, semble-t-il, partiellement vraie et partiellement fausse. Si personne, en effet, n’est bienheureux à contre-cœur, par contre la perversité est bien volontaire.
Aristote, Ethique à Nicomaque, 1113b 4-16

Aristote s'oppose frontalement à Platon sur ce point : on peut faire le mal en toute connaissance de cause puisque le criminel jouit d'une liberté de choix quant aux moyens. Aussi peut-on reconnaître sa responsabilité. D’ailleurs, relisons le droit français, le « trouble psychique » n’exonère pas de responsabilité, sauf dans des cas extrêmes. L’ivresse ne nous exonère pas et même elle peut parfois constituer un délit (ivresse publique, conduite en état d'ivresse). On peut rester pleinement responsable malgré un trouble de la conscience (merci à Hopper pour la photo ci-dessus).


Suite du cours : le sujet de droit.

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